Les partis politiques en Macédoine

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Kiro Gligorov fut victime d’une tentative d’assassinat à la bombe le 3 Octobre 1995 dans laquelle son chauffeur trouva la mort, et qui lui causa de graves blessures.

Les Albanais de Macédoine, qui disposent de quelques postes au sein du gouvernement, au même titre que d'autres minorités, aspirent à devenir un «peuple constitutif », statut dont ils ne bénéficiaient pas non plus dans la République yougoslave, et à avoir un enseignement dans leur langue.

Les tensions entre les deux communautés ont été ravivées lorsque les autorités macédoniennes ont brutalement mis fin à l'expérience de l'université libre albanaise de Tetovo, et qu'ils en ont arrêté les principaux dirigeants à la fin de 1994.

A partir de 1996, le PPDAM (Parti pour la Prospérité démocratique) a tenté d'autonomiser les districts majoritairement albanais, afin de créer une confédération de deux Etats égaux, avec deux langues officielles, voire de provoquer une séparation pure et simple. Ce même projet a été repris par le PDA (Parti démocratique des Albanais), issu du précédent, et regroupant les tendances séparatistes les plus radicales, qui a proposé, en juillet 1997, «la création d'un Etat des peuples macédonien et albanais ».

Conséquence directe de l'alourdissement du climat social et politique lié à la guerre au Kosovo et aux tensions communautaires, les électeurs déçus ont sanctionné le gouvernement de Branko Crvenkovski en ralliant les rangs de l'opposition. Ainsi, lors du scrutin législatif organisé en 1998, le représentant de la coalition politique formée par l'opposition de droite, Ljubco Georgievski , a obtenu la majorité, avant d'être officiellement désigné par le président Kiro Gligorov, pour diriger le nouveau gouvernement.

En 1999, le gouvernement est confronté aux difficultés économiques héritées de la guerre au Kosovo, qui a notamment provoqué un afflux massif de réfugiés albanais et interrompu les échanges commerciaux avec la Yougoslavie, l'un de ses principaux partenaires.
Le président Trajkovski, élu lors des élections de novembre 1999, s'engage sur la voie d'un développement économique et social, et fait part de son intention de livrer une guerre sans merci à la corruption et à la criminalité.

La stabilisation politique et économique

Après la chute du gouvernement au cours de l’été 1992, le président Kiro Gligorov, élu en janvier 1991, désigne Branko Crvenkovski au poste de Premier ministre. Celui-ci forme un gouvernement de coalition comprenant des membres de l’Alliance sociale-démocrate, du parti pour la Prospérité démocratique (albanais) et du Parti libéral.

Le 8 avril 1993, la République se voit enfin totalement reconnue par la communauté internationale lorsqu’elle devient membre de l’Organisation des Nations unies, sous le nom de FYROM (Former Yougoslavian Republic of Macedonia), compromis acceptable dans l’attente d’un accord final. Membre de l’ONU, la République peut aussi adhérer au Fonds monétaire international (FMI) et obtenir le statut d’observateur à la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). Durant la première moitié de 1993, l’ONU envoie 1000 hommes chargés de maintenir la paix en Macédoine afin d’empêcher que la guerre en Bosnie ne s’y propage.

Reprises au début de l’année 1993, les négociations avec la Grèce sont à nouveau interrompues avec le retour d’Andréas Papandréou au poste de Premier ministre en octobre 1993. Une nouvelle fois, un embargo commercial et un blocus sont imposés à la Macédoine en février 1994. Malgré l’opposition des pays membres de l’Union européenne, la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) décide en juin que la Grèce est en droit de poursuivre l’embargo.

En décembre 1994, un autre gouvernement de coalition est mis en place, toujours sous la direction de Branko Crvenkovski, comprenant cette fois l’Alliance sociale-démocrate, le Parti socialiste et le Parti libéral. La coalition obtient 95 sièges à l’Assemblée et l’Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne, le principal parti d’opposition, n’obtient aucun siège après avoir boycotté le second tour des élections. Gligorov est également réélu président avec 52% des suffrages.

En novembre 1994, les États-Unis signent un accord militaire avec la Macédoine et mettent en place des mesures d’urgence pour envoyer 1 500 soldats supplémentaires dans la région frontalière du Kosovo. Les tensions entre la population albanaise et le gouvernement subsistent, sous la forme d’un boycottage du Parlement par les députés albanais et de violentes manifestations de la part de la population.

À la fin de l’année 1995, la situation se stabilise enfin grâce à la signature, le 15 septembre, d’un compromis gréco-macédonien : sous la pression américaine, la Macédoine accepte de modifier son drapeau et la Grèce lève le blocus économique dès le mois suivant. Pourtant la question du nom « Macédoine » reste en suspens. En octobre 1995, le pays devient membre à part entière du Conseil de l’Europe et de la CSCE ; il adhère également au partenariat pour la paix, mis en place par l’OTAN.

En avril 1996, la République fédérale de Yougoslavie et la Macédoine signent un accord de reconnaissance mutuelle. Les anciennes relations commerciales sont rétablies après que la suspension en octobre 1996 des sanctions économiques imposées à la Serbie et au Monténégro a permis la réouverture de la frontière nord, et un projet de coopération économique est signé. Si le différend avec la Grèce n’est pas encore totalement réglé, si une force de l’ONU stationne toujours de façon préventive sur son sol, la Macédoine, désenclavée et reconnue par la communauté internationale, espère pouvoir désormais se consacrer au redressement de son économie et à la stabilisation des relations avec les minorités ethniques, malgré l’attentat qui blesse le président macédonien le 3 octobre 1995, et dont la responsabilité peut être attribuée aux ultranationalistes.

Le regain des affrontements entre Serbes et Albanais au Kosovo en mars 1998 s’accompagne de nouvelles tensions interethniques entre les Macédoniens et la forte communauté albanaise, tandis que des bandes armées en provenance d’Albanie se livrent à des incursions et à des attentats en Macédoine. En novembre 1998, le Parti social-démocrate (SDSM, ex-communiste), parti du Premier ministre Branko Crvenkovski, perd les élections législatives. L'union d'opposition formée par le parti VRMO-DPMNE (droite modérée) de Ljupco Georgievski et l'Alternative démocratique (DA, centre) de Vasil Tupurkovski obtient 58 sièges sur 120. Elle forme un gouvernement de coalition avec un parti représentant la communauté albanaise, forte de 500 000 personnes en Macédoine. Lors de la crise du Kosovo, la Macédoine doit absorber, souvent avec réticence, un afflux massif de réfugiés albanais du Kosovo (plus de 300 000 entre fin mars et début juin 1999) chassés par la politique de purification ethnique conduite par les forces serbes. La majorité de la population macédonienne (d'origine slave) manifeste son soutien aux Serbes et son opposition aux frappes de l'OTAN, ce qui entraîne un accroissement de la tension entre les Slaves et les Albanais de Macédoine.

En novembre 1999, Boris Trajkovski, jusque-là vice-ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de centre-droit et candidat du VRMO-DPMNE, l’emporte avec 53% des suffrages lors de l’élection présidentielle qui l’oppose à Tito Petkovski, candidat du SDSM. Premier ministre depuis novembre 1998, Ljubco Georgievski est reconduit dans ses fonctions en décembre 1999.
# La crise de 2001

Encouragée par l’action de l’UCK du Kosovo, une Armée de libération nationale des Albanais de Macédoine (qui prend également le sigle d’UCK) se lance en janvier 2001 dans une rébellion active et affronte les forces gouvernementales dans le nord du pays. Cette guérilla affirme se battre pour les droits des Albanais et la fin des discriminations. Le gouvernement de Macédoine réagit en lançant une vaste offensive militaire soutenue implicitement par l’OTAN et les pays européens, qui craignent une propagation du conflit. Les rebelles macédoniens, dirigés par Ali Ahmeti, réclament l’amendement de la Constitution macédonienne afin d’obtenir pour la minorité albanophone la reconnaissance des mêmes droits que pour la majorité slave ; le gouvernement propose seulement d'étendre l'autonomie linguistique et politique des albanophones et de leur garantir un meilleur accès à la fonction publique.

Après six mois d’affrontements, un accord est signé à Ohrid (13 août 2001) sous la pression de l’Union européenne. Il est paraphé par les dirigeants des quatre partis, deux macédoniens et deux albanais, qui forment la coalition gouvernementale. Le principal point de l’accord concerne la reconnaissance officielle de l’albanais comme seconde langue officielle.

La mise en œuvre du dernier point de l’accord commence à la fin du mois d’août. L’OTAN déploie un contingent de 3 500 hommes chargés de collecter et de détruire les armes des rebelles de l’UCK. Conformément à l’accord d’Ohrid, la Constitution est révisée en novembre 2001, une loi sur le renforcement des pouvoirs locaux est adoptée en janvier 2002 et la conférence des donateurs (38 pays et 19 organisations internationales), réunie au mois de mars suivant, promet une aide de 307 millions d’euros à la Macédoine pour l’année 2002.

Les élections législatives de septembre 2002 se déroulent dans le calme et se traduisent par une défaite des nationalistes du VRMO-DPMNE (24,4% des voix et 34 sièges) et par une victoire de l’Alliance sociale-démocrate de Macédoine (SDSM), (40,5% des voix et 59 sièges). La coalition sortante est donc battue, tandis que l’Union démocratique pour l’intégration (DUI), représentant la minorité albanaise et dirigé par Ali Ahmeti, l’ancien chef de l’UCK, obtient 11,9% des voix (16 sièges). Le leader du SDSM, Branko Crvenkovski, est chargé de former le nouveau gouvernement.

Governement of Macedonia
Site du gouvernement de la République de Macédoine, proposant la liste des Ministres et les adresses des Ministères.
http://www.gov.mk