La géopolitique en Macédoine
Plus de quinze ans après la signature de l'accord d'Ohrid (août 2001), qui a mis un terme à la guerre civile, la paix reste encore fragile. Les consultations entres partis politiques sont devenues plus régulières mais la position de la coalition gouvernementale demeure précaire.
Un premier désaccord éclate avec la Grèce voisine au sujet du nom du pays. Il existe déjà une « Macédoine » grecque et la Grèce, s’oppose à ce que ce nom soit repris et refuse de reconnaître le nouvel État tant que son nom n’aura pas été modifié. De plus, la Grèce refuse que la république de Macédoine utilise sur son drapeau l’étoile à seize pointes, le soleil de Vergina, symbole d’Alexandre le Grand.
Aujourd'hui, les conflits qui opposaient la Macédoine à ses voisins semblent s'apaiser. Des relations commerciales étroites ont repris avec la Grèce depuis la levée du blocus économique que cette dernière avait imposé entre 1994 et 1995, et qui fût levé grâce aux pressions exercées par la Communauté européenne et les Etats-Unis sur Athènes.
La République de Macédoine et la République fédérale de Yougoslavie (auxquelles ont succédé la Serbie et le Monténégro) se sont reconnues mutuellement en 1996, et ont signé un accord économique de libre-échange après des années de contentieux (menaces et provocations de Belgrade à la frontière) lié officiellement à la question de la minorité serbe en Macédoine.
La Grèce a imposé à l'ONU pour la Macédoine le nom de "Former Yugoslav Republic of Macedonia, FYROM", estimant que le nom "Macédoine" appartenait au patrimoine hellénique. Par ailleurs, des articles de la Constitution macédonienne impliquaient des prétentions territoriales sur la Grèce du Nord, mais la République de Macédoine dut modifier sa constitution sous la pression internationale, renonçant ainsi à toute revendication territoriale envers la Grèce ou tout autre pays. La Bulgarie refuse quant à elle de reconnaître le macédonien comme langue officielle de ce nouveau pays, considérant la langue macédonienne comme un dialecte du bulgare. En 2001, une guerre civile faillit éclater entre les Macédoniens et la minorité d’Albanais présente en Macédoine. L’intervention de la KFOR et la signature d'accords renforçant les droits des Albanais ont empêché l’escalade de violence.